Les coulisses d'un post à +2M de vues.
#153 Ou ce que personne ne vous dit sur les posts viraux.
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Au programme
Lundi 17 mars. 9h53.
Mardi 11 mars, 17h00
Mardi 11 mars, 22h30
Jeudi 13 mars, 23h00
Mardi 18 mars, 12h25
Morale de l’histoire
Lundi 17 mars. 9h53.
Je suis en avance à mon rendez-vous hebdomadaire avec ma psy. Il est rare que je sois en avance, si rare que je m’aperçois que je ne sais pas quoi faire de moi-même et de mon Chaï Latte. Attendre dans la cage d’escalier ? Sonner ?
J’opte pour traiter deux trois e-mails accroupie entre deux marches.
Mes doigts pianotent à vitesse grand V sur le petit écran de mon iPhone SE et je me mets à douter. Il n’est pas normal que je sois autant au taquet un lundi matin, en plus d’être en avance. Me serais-je trompée d’heure ?
Je vérifie, mais non, tout va bien. Je suis juste incroyablement en avance et hyper réveillée. Ce doit être l’effet de la douche froide, mais je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’il se passe quand même quelque chose de bizarre.
9h59. Je récupère mon Chaï, me lève et sonne. Ma psy ouvre grand la porte avec son habituel "Bonjour". J’entre en regardant à peine où je mets les pieds et lance un mécanique : "Bonjour, comment allez-vous ?".
Derrière moi, je sens son regard attendre patiemment que je jette mon manteau sur le sofa et m’affale dessus pour me demander à son tour :
— “Bien, et vous, comment allez-vous ?”
— “J’ai l’impression que ça fait deux semaines que je ne vous ai pas vue”, lui dis-je.
— “Ah, pourquoi ça ?”
— “Il s’est passé tellement de choses. Pour commencer, mon chauffe-eau est mort, donc ça fait cinq jours que je prends des douches froides. Et ensuite, j’ai un post LinkedIn qui est parti viral. Bon …ce n’est pas le premier, mais c’est le premier qui génère autant de commentaires et de vues. Je pense que c’est mon record : il a deux millions de vues, là.”
— “Oh waouh, ah oui, quand même, ce n’est pas rien !”
Il est rare que ma psy s’étonne, mais là, je la vois vraiment étonnée. Ça me rappelle que oui, ce n’est pas anodin de faire un post à plus de deux millions de vues sur LinkedIn. Il y a un moment de silence, puis elle reprend :
— “Et du coup, vous le vivez comment ?”
— “Ben ça me stresse. Il y a du positif, bien sûr. J’ai pris beaucoup d’abonnés et j’ai chopé des leads, mais je n’ai jamais reçu autant de commentaires et les gens sont vraiment partis en cacahuète pour certains. En fait, le plus dur pour moi, c’est surtout que mon post a été parfois mal interprété. Et ça, je trouve ça injuste, parce qu’on me met des propos dans la bouche que je n’ai pas dits.”
Je passe les cinq prochaines minutes à expliquer mon post à ma psy, puis à lui faire l’étalage de tous les commentaires déplaisants que j’ai pu voir passer.
— “Et le pire, c’est que ça me fait perdre beaucoup de temps et de concentration. Je le sens, je suis agitée, j’ai du mal à avancer calmement sur mes tâches, mon attention part dans tous les sens et j’ai même manqué à mes règles usuelles de déconnexion. J’ai plongé la tête la première dans les écrans.”
Je m’arrête pour respirer et prendre une grande gorgée de mon Chaï Latte. Rien que d’en parler, mon stress est remonté. Sur le sofa d’en face, ma psy me regarde avec toute la compassion dont une psy est capable.
— “Vous êtes comme dans une situation d’urgence”, finit-elle par me dire.
Mes yeux s’écarquillent. Oui, c’est ça. Ça fait une semaine que je vis comme s’il y avait le feu chez moi et que j’essayais tant bien que mal de faire mes visios au milieu des flammes.
Mardi 11 mars, 17h00
Je viens de finir mon dernier coaching client de la journée, et maintenant, c’est à moi de rédiger mon post du jour.
Machinalement, j’entame de fermer toutes les fenêtres Google ouvertes pendant la session, quand je retombe sur le profil de Romain Bouvet (En ce moment, je n’arrête pas de recommander à mes clients d’aller s’inspirer de ce qu’il fait). Je m’apprête à fermer l’onglet, mais me ravise. Et si j’allais jeter un coup d’œil aussi ? Qui sait, peut-être que je vais tomber sur un post qui va m’inspirer.
Je scrolle jusqu’à tomber sur ce post dans lequel Romain explique le principe de distance sociale appliquée au mannequinat. Tout d’un coup, un vieux souvenir jaillit dans mon esprit : ce jour où j’avais demandé au responsable de marque pourquoi on ne devait pas sourire sur les défilés. Et puis un autre, plus récent : celui d’un client qui me demandait pourquoi je mettais toujours des cols roulés noirs et ne souriais pas sur mes photos.
Ni une ni deux, j’ouvre mon incubateur Notion et commence à taper :
"Je suis consultante en image et je souris peu sur mes photos. La raison, c’est un levier psychologique que j’ai appris en étant mannequin à 19 ans."
Boum. Cette accroche a tout ce qu’il faut, j’en suis persuadée. J’enchaîne et finis le post en 20 minutes. Ce qui me prend limite le plus de temps, c’est d’aller chercher mon disque dur dans la pièce à côté pour ressortir mes photos de mannequinat, replonger dans mes souvenirs et faire mon montage sur Canva.
18h, je publie, pas peu fière de moi d’avoir pondu un post aussi rapidement.
Hop, il me reste une heure avant que ma pote Marine ne débarque à la maison pour dîner, donc c’est parfait, ça me laisse un peu de temps pour répondre aux premiers commentaires, traiter quelques emails et plier ma journée.
Mardi 11 mars, 22h30
Je viens de dire au revoir à Marine et je suis inquiète.
Le post LinkedIn est déjà à 600 likes et 120k vues, mais surtout, il y a énormément de commentaires. Des commentaires de gens qui prennent la question beaucoup trop à cœur.
Merde. Est-ce que j’ai dit une bêtise ? C’est vrai que je suis allée rapidement. Est-ce que j’ai laissé quelque chose passer ?
Je relis mon post une dernière fois. Non. J’ai bien dit que je souriais “peu” et non “jamais”, en “photo” et non “tout le temps dans la vie”, et “valeur perçue” et non juste “valeur”.
Jeudi 13 mars, 23h00
Je me suis effondrée dans mon lit. Rien ne va.
Je n’ai plus d’eau chaude, mon post est vraiment en train de partir en cacahuète et mon amour est en train de vivre sa meilleure vie au ski où j’aurais pu le rejoindre si je n’avais pas eu autant de calls cette semaine.
— “Ton post est très bien, Maud.”
La voix de mon amour s’échappe de mon iPhone, gentiment posé sur ma poitrine. Je sais qu’il dit ça pour me rassurer, et il faut avouer que ça marche. J’aime particulièrement mon amoureux pour sa voix apaisante. Il pourrait me dire "je suis en train de couper des brocolis" que ça m’apaiserait aussi. Pratique.
Néanmoins, dans l’immédiat, j’ai quand même besoin d’un peu plus d’informations objectives pour me calmer. J’hésite à lui poser la question qui me brûle les lèvres …
— “J’ai enlevé toutes les notifications, donc je ne sais pas ce qu’il se dit dans les commentaires …”, je commence timidement.
— “Maud, je vais être honnête …”
Aïe. Ce n’est pas ce que je voudrais entendre. Une phrase qui démarre par “je vais être honnête”, ou sa variante “en toute transparence” ne présage jamais rien de bon.
— “Je suis allée voir les commentaires. Il y a huit commentaires sur dix qui disent que c’est intéressant et qu’ils ont appris quelque chose, un sur dix qui n’est juste pas d’accord avec le principe ou qui questionne mais sans que ce soit contre toi, et après, oui, il y a le dernier sur dix qui n’est qu’une bande de débiles qui balancent des commentaires non constructifs.”
Ouf. C’est moins pire que ce que je pensais. Un sur dix, ça va, en fait.
Mardi 18 mars, 12h05
À l’heure où j’écris ces lignes, le post est à 4965 likes, 932 commentaires, 72 partages et 2,203,263 vues. Et ça va mieux.
Je ne suis plus inquiète et je me concentre sur l’impact positif :
+2500 abonnés LinkedIn
+350 abonnés à la newsletter
8 leads en coaching 1:1 (dont déjà deux de closés)
13 inscrits sur la liste d’attente du Programme
Une invitation pour un gros podcast
Et un “bravo pour le post” en MP du CEO de Buzzman
Une fois qu’on a un peu plus de recul, il faut toujours en profiter pour analyser son post et les raisons de son succès. Alors voici les apprentissages que je me suis noté :
1/ La thématique des coulisses du mannequinat est un sujet qui passionne les foules. Ça l’est dans la vraie vie, et ça l’est sur internet aussi.
Ce que vous pouvez en retirer : si vous travaillez dans un domaine qui rend beaucoup de gens curieux, n’hésitez pas à l’exploiter. Pensez aux questions que tout le monde vous pose en soirée entre amis et utilisez-les.
Je vous rassure, pas besoin d'être mannequin pour que ce soit curieux aux yeux des autres. Je pense par exemple aux posts de mon client Franck Debue qui raconte ses histoires d'avocat, ou à ceux de Nicolas Brault qui est militaire.
Personnellement, j'adorerais lire le quotidien d'un pompier, d'une femme de ménage, d'un psychologue, ou même d'un agent funéraire.
2/ Le terme “levier psychologique” est puissant. Clairement, quand une idée est appuyée par un concept scientifique, le propos prend tout de suite plus d’ampleur.
Ce que vous pouvez en retirer : cherchez des études qui expliquent votre propos. Plus l’étude vient d’une science “rigide”, plus ça risque de prendre de la viralité. Mais faites bien attention à vos sources. La page et communauté “C’est vrai ça ?” est au taquet.
3/ La répétition. C’est quelque chose que j’ai beaucoup vu sur les posts des Américains et que j’ai tenté ici : j’ai mentionné trois fois l’idée principale de la distance sociale.
Ce que vous pouvez en retirer : répétez votre idée forte trois fois. Tout simplement. Le mieux même, c’est que l’idée tienne en 3 mots pour ajouter la rue des 3 en plus.
Morale de l’histoire
Il y a quelques semaines, je publiais un post dans lequel je disais que faire quand un post part soudainement viral. Aujourd’hui, j’ai décidé de vous donner accès aux coulisses de la viralité pour la même raison.
Un post viral est un cadeau empoisonné.
Quand un de mes clients fait un post ultra viral, je sais que je vais le retrouver en miettes à la prochaine session. La critique, le doute, et la pression prennent toujours le dessus sur le positif. Même des dirigeants de +40 ans avec de la bouteille en matière de problèmes à gérer tombent dans le piège.
Tout ça pour dire que si ça vous arrive un jour, prenez le réflexe de couper les notifications, de ne pas aller dans les commentaires, de respirer, et surtout d’accepter que votre cerveau soit un peu en surchauffe pendant quelques jours.
Une fois que la tempête est passée, vous pourrez pleinement apprécier l’impact positif de votre post — parce qu’il y en a toujours un, et il est toujours plus grand que les dommages collatéraux.
Et enfin, n’oubliez pas que le but du jeu est de rester dans le jeu.
Voilà, c’est tout pour aujourd’hui ❤️.
Maud
PS : et si vous avez d’autres questions, n’hésitez pas à les poser en commentaires !
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Merci Maud de nous permettre de passer de l'autre côté. Humainement très intéressant. J'ai eu un sourire quand tu as évoqué le fait de consulter une psy de manière régulière. Cela fait écho à une réflexion que j'ai eu récemment en me disant que ce serait vraiment bien de me faire accompagner par un ou une psy. Parce que linkedin peut vraiment nous faire perdre en équilibre. Merci donc de me rappeler que je dois valider ce rdv...
Merci de ce récit des coulisses Maud, c'est précieux.